Au premier plan, en silence, une danseuse à cheveux blancs. Elle répète quelques mouvements sous le regard du chorégraphe. Puis le studio, aux murs nus, s’ouvre à l’ensemble de la compagnie sous un plafond de néons. Ulysse revient. 1981, 1993, 2007, 2008. Ce cher Ulysse scande le travail de Jean- Claude Gallotta depuis toujours. Avec lui, il a traversé bientôt trois décennies comme l’Ulysse d’Homère a franchi les mers, comme l’Ulysse de Joyce a parcouru sa journée du 16 juin 1904.
Si à la (…)
Des Gens qui dansent est le troisième volet d’une trilogie commencée en 2002 avec 99 duos et poursuivie en 2004 avec Trois Générations.
Une mère et sa fille, un vieil écrivain mourant, un homme venu de nulle part, un petit chaperon rouge, quelques loups, un couple sur le pont, une danseuse sur talons hauts, deux barytons joyeux, deux amants d’ailleurs...Cette pièce convoque sur la scène un groupe de dix danseurs d’âges différents qui s’entrelacent par duos passionnés, trios tendres et (…)
Les Sept Péchés capitaux tient une place singulière dans l’œuvre de Brecht. Il ne s’agit pas d’une pièce dialoguée mais de sept courts textes écrits à la demande du chorégraphie George Balanchine (qui ne fait la création mondiale au Théâtre des Champs-Élysées en 1933), alors que Brecht, en exil à Paris, vient de fuir son pays sous la pression de la censure nazie. Rédigés rapidement, en deux semaines, quasiment sur un coin de table, ces sept chants marquent la dernière collaboration (et la (…)
Elvis Presley, Merce Cunningham. Deux noms qu’on ne vit jamais ensemble sur les affiches et les scènes américaines. Pourtant, le rock et la danse contemporaine sont nés, par ces deux artistes-là, dans le même pays au même moment : les Etats-Unis, au début des années cinquante. On pourrait situer précisément leur acte de naissance : 1953, année qui marque à la fois l’avènement des premiers titres rock, dont le fameux My Happiness d’Elvis Presley, et la création de la Merce Cunningham Dance (…)
Note d’intention Depuis le 8 avril, j’avais ce besoin teinté, l’envie-rêvée de faire danser la même chorégraphie par trois générations différentes : des enfants, des adultes et des personnes plus âgées. Ne pas immédiatement entrelacer le temps comme je le fais généralement dans mes chorégraphies, mais délibérément former trois groupes bien distincts. L’idée m’est peut-être venue par cet attrait de voir « pousser » la danse dans la serre même du jardin-théâtre. Comment le regard induit et (…)
(Quatre pièces chorégraphiques)
Jean-Claude Gallotta tente d’approcher depuis longtemps dans ses spectacles le champ du langage articulé, de la parole, du texte, du mot, des sons de la gorge. Ses petites formes chorégraphiques sont un champ d’exploration favorable à ces tentatives.
Le Bolduc rassemble en une soirée plusieurs de ces formes où danse et texte s’entrelacent et s’accordent, s’emboitent et se répondent. Avec Ventriloque (de Jean-Marie Piemme) et Le Catalogue (de Jean-Bernard (…)
Les spectateurs sont invités à monter sur scène en préambule du spectacle. Deux miroirs y sont séparés par un mur. S’y reflètent des images de soi se transformant sans cesse, faisant de soi un autre.
Ces miroirs ne renvoient pas le reflet servile de la personne, mais sont des interprètes. Ils existent par eux-mêmes, semblent avoir une vie propre. Ils parlent et laissent percevoir l’autre côté.
De l’autre côté, il y a un autre soi dont l’image se constitue avec la vôtre qui est son autre. (…)
Intention
Je pense souvent à présenter certaines formes chorégraphiques à des regards d’enfants. Je me dis d’ailleurs que tous mes spectacles peuvent être vus par des enfants. Pourtant, avec la compagnie, je me souviens d’avoir improviser à partir de Mammame pour une matinée scolaire. Ce fut incroyable de jeux d’esprits et de particularités révélées. La durée, le ton, le rythme, l’accroche des séquences étaient différents. C’est cette expérience que j’aimerai renouveler en l’organisant et (…)
Note d’intention
L’histoire vient de cette tournée à Montréal ou décors et costumes n’étant pas arrivé à temps, toute la compagnie est allée précipitamment dans un surplus américain pour se fournir en shorts et débardeurs. Le soir sur le plateau dans cette nouvelle interprétation « dépouillée » de Mammame. C’est cette version que nous avons transmise au Ballet de Buenos Aires et que nous aimerions reprendre aujourd’hui avec la compagnie. Puisse la « Cabascholle* » illuminer toujours nos (…)
Origine Parmi les formes chorégraphiques libres, appelées Impromptus, que Jean-Claude Gallotta aime et essaime là où l’espace le permet, c’est-à-dire à peu près partout (sur les scènes mais aussi dans la rue, dans les bibliothèques, sur les places de villages, dans les cafés...), il y a les Blik. Au cours d’un Blik, Jean-Claude Gallotta présent sur scène, fait de la méthode de travail utilisée avec Claude-Henri Buffard la teneur même du spectacle : comment le texte déclenche la danse, (…)