(Quatre pièces chorégraphiques)
Jean-Claude Gallotta tente d’approcher depuis longtemps dans ses spectacles le champ du langage articulé, de la parole, du texte, du mot, des sons de la gorge. Ses petites formes chorégraphiques sont un champ d’exploration favorable à ces tentatives.
Le Bolduc rassemble en une soirée plusieurs de ces formes où danse et texte s’entrelacent et s’accordent, s’emboitent et se répondent. Avec Ventriloque (de Jean-Marie Piemme) et Le Catalogue (de Jean-Bernard Pouy) la danse accepte d’être l’écrin du texte. Au premier plan, un comédien soliloque, à la façon d’un « stand up », la danse, autour de lui, pétrit la pâte de l’espace.
Dans L’ Incessante, solo crée pour Mathilde Altaraz, le texte dit l’intime tandis que le corps de l’interprète dit « l’extime ». Les deux faces du mouvement (la pensée et la gestuelle) sont perçues ensemble, dans le même regard, dans la même écoute, par le spectateur.
Enfin, dans Blik autour de soi, Jean-Claude Gallotta fait de la méthode de travail utilisé avec Claude-Henri Buffard le spectacle même. C’est dans l’écart, variable, entre les quelques phrases écrites par le dramaturge et la danse qu’elles ont déclenchée que s’apprécient l’invention et la liberté chorégraphiques, que se révèlent les jeux d’écritures. L’écriture du texte, l’écriture du geste.