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Les fantômes du temps

Les spectateurs sont invités à monter sur scène en préambule du spectacle. Deux miroirs y sont séparés par un mur. S’y reflètent des images de soi se transformant sans cesse, faisant de soi un autre.

Ces miroirs ne renvoient pas le reflet servile de la personne, mais sont des interprètes. Ils existent par eux-mêmes, semblent avoir une vie propre. Ils parlent et laissent percevoir l’autre côté.

De l’autre côté, il y a un autre soi dont l’image se constitue avec la vôtre qui est son autre. Les deux côtés du miroir entrent en dialogue car chacun entrevoit l’autre à travers soi et cherche à communiquer par mots et par gestes à l’aide du miroir.

Après quelques temps, les spectateurs sont invités à laisser place aux danseurs et le spectacle commence.

En fait, il a déjà commencé car les spectateurs presque à leur insu en font partie : les miroirs les gardent en mémoire, rejouant dans la suite leurs gestes, visages et paroles. Ils ont ainsi ouvert un espace corporel et visuel où s’inscrivent maintenant les danseurs.

S’instaure alors un rituel de la métamorphose où les huit danseurs, les deux musiciens et les deux miroirs, comme autant d’acteurs, officient l’acte alchimique de transmutation par l’œil, le geste et le son, de soi en l’autre, traversant au passage toutes sortes d’avatars et de chimères.

Rituel de la communication et de l’incommunicabilité, entre soi et l’autre, en deçà et au-delà, ici et là-bas, que développe de concert la musique et la danse.

Ce spectacle ouvre une porte sur notre univers intérieur, en nous amenant à considérer notre propre reflet. Et les miroirs eux-mêmes deviennent des portes, ouvrant sur des univers où les protagonistes se retrouvent soudainement transportés et enfin réunis. Ces univers, oniriques et sensuels, leur font découvrir des jardins japonais, des fleuves chinois, et des espaces improbables habités nos fantasmes de l’autre, les fantômes du temps.

A la fin du spectacle, ces miroirs gardent les traces de ce passage, et gardent en eux-mêmes les poussières du temps. Temps du spectacle et du rituel avec lequel le spectateur peut tenter à nouveau de renouer, en remontant sur scène.