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My rock

Elvis Presley, Merce Cunningham. Deux noms qu’on ne vit jamais ensemble sur les affiches et les scènes américaines. Pourtant, le rock et la danse contemporaine sont nés, par ces deux artistes-là, dans le même pays au même moment : les Etats-Unis, au début des années cinquante. On pourrait situer précisément leur acte de naissance : 1953, année qui marque à la fois l’avènement des premiers titres rock, dont le fameux My Happiness d’Elvis Presley, et la création de la Merce Cunningham Dance Company.

En un demi-siècle, rock et danse contemporaine n’ont ainsi jamais trouvé à se croiser ni à s’influencer. Chacun sa route, chacun ses métissages, l’un du côté de Memphis, l’autre à New-York.

Jean-Claude Gallotta, né avec eux, s’est forcément nourri de l’un et de l’autre. « Le rock, dit-il, a accompagné mes rêveries d’adolescent et, peut-être, en me permettant de rencontrer d’autres âmes perdues, m’a permis d’échapper à ma crise d’angoisse existentielle. »

My Rock, spectacle créé pour les trois jours d’ouverture de la MC2 en septembre 2004, est constitué d’une quinzaine de courtes séquences dansées sur des titres choisis parmi les albums essentiels de toute l’histoire du rock et entrecroisées avec un commentaire du chorégraphe qui resitue la place de chaque interprète en son temps.

Elvis d’abord, mais aussi les Beatles, groupe majeur des années soixante à partir desquels le rock ne sera plus considéré comme un divertissement mais comme une culture ; les Rolling Stones, passionnés de blues, qui ont fait adopter ce style noir américain par la jeunesse blanche occidentale, et on été reconnus par tous comme « le plus grand groupe de rock’n’roll du monde. » ; Bob Dylan, emblème du protest song, qui a puisé dans le folk, le blues mais aussi la country et le gospel pour donner au rock un contenu contestataire, violent ou poétique ; les Who qui explosent en 1965 avec My generation et inventent le pur rock anglais ; le Velvet Underground et Lou Reed, groupe new-yorkais qui a le plus influencé l’histoire du rock à partir des années 70 ; le mélancolique et introspectif Nick Drake disparu à 26 ans ; Iggy Pop et les Stooges, sexuels, libres, osant tout, repoussant toutes les limites les Clash, pionniers du mélange rock, reggae, funk ; Leonard Cohen, le poète canadien à la voix grave et blessée Nirvana et son mythique chanteur Kurt Cobain qui surent dire leur tenace mal de vivre, dans lequel toute une génération se reconnut ; Patti Smith, chanteuse new-yorkaise qui a créé le lien entre le folk blues littéraire incarné par Bob Dylan dans les années 60 et le punk rock naissant avec sa violence austère héritée du Velvet Underground ; et enfin Wilson Pickett, artiste légendaire, à la voix rauque et aux vocalises éraillées, auteur notamment du célébrissime In the midnight hour, entré en 1991 au prestigieux Rock n’ Roll Hall of fame qui rassemble le gotha du rock mondial, mort en janvier 2006, et qui restera comme le maître incontesté de la soul music.